Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 10 mars 2023

MALENTENDU

    En mémoire, à l’occasion de la violente controverse sur la nomination par le premier ministre du Canada d’Amira Elghawaby, cette observation d’un parlementaire conservateur sur Radio-Canada sur les malentendus sémantiques entre le Canada et le Québec, l’extension du terme de « race » remplaçant à ses yeux celui de « culture », ce qui n’est pas entendu, encore moins compris entre terre francophone. À ceci près qu’en langue anglaise « race » et « culture » ne sont certainement pas équivalents, même si on peut penser leurs rapports ou leurs implications réciproques. Mais l’observation résume assez bien ce qui traverse le texte culturel ou le discours social actuel, ce shift idéologique qui me faisait écrire il y a deux ans que le multiculturalisme lui-même était repensé ou réinterprété dans certaines versions comme multiracialisme.