Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 10 mars 2023

LE MARKETING DE L'EMPATHIE

   Il faudra aller voir plus précisément le dossier des musées et de la décolonisation (voir l’instructive chronique de Stéphane Baillargeon autour du Musée des Beaux-Arts d’Ottawa dans Le Devoir l’automne dernier). Le Plan stratégique 2022-2027 du Musée McCord Steward constitue à cet égard un intéressant prototype. La vision décoloniale n’y est pas défendue uniquement à titre de cause intellectuelle, sociale ou idéologique, mais sous l’espèce – rentable – de « plans stratégiques robustes » (p. 30) visant des publics cibles. Un des maîtres mots du plan est celui d’empathie : la dialogue entre les peuples, la compréhension mutuelle des points de vue, reposeraient sur un pacte compassionnel.