Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 26 novembre 2023

LE MARCHÉ DE LA VERTU (ÉNIÈME ÉDITION)

   En parlant des charlatans de l’antiracisme, sortie vendredi dernier sur la très "progressiste" plateforme Netflix de Stamped from the beginning, adapté d’Ibram X. Kendi, malgré les tempêtes financières auxquelles il est confronté. Le marché de la vertu est toujours aussi rentable : https://www.youtube.com/watch?v=HMYLFQbyIu4.

CLASHES

J. D. Hunter évoque « the present clash of cultures » en 1991. À cette date, un autre syntagme, the clash of civilizations, d'un tout autre ordre, avec Samuel P. Huntington est en train de s’installer et de le supplanter  Au reste, les questions que Hunter décrit, des revendications d’inclusion aux pronoms sont allé s’amplifiant mais étaient toutes déjà là ou à peu près. Certains paradigmes ont muté sérieusement, celui de la race notoirement. Quant au civilisationnisme, il revient par la bande chez Beauregard avec l’occidentalité. WTF, c’est quoi l’occidentalité ?

"GRAMSCISME DE DROITE"

   L’élément qui me retient le plus est évidemment l’appel à Gramsci, lu de seconde main, et la question de la contre-hégémonie à la domination intellectuelle de la gauche dans le discours social, aller à la conquête du vrai pouvoir, c’est-à-dire contrôler non les institutions et les leviers décisionnels mais l’imaginaire collectif. La guerre culturelle, mais rien sur guerre de mouvement/guerre de position ; rien sur le bloc culturel et la relation intellectuels/« simples », et j’en passe, etc. Mais de même que Beauregard parle de nationalisme « décomplexé » (p. 258) avec la Coalition avenir Québec, et on est dans la ligne directe des années Sarkozy en France : la droite décomplexée faisait son apparition en 2001 et n’a eu de cesse d’être reprise comme slogan chez les conservateurs comme quintessence de la « pensée anti-68 » (Serge Audier). De même, le « gramscisme de droite », détournement idéologique, remonte certes à Alain de Benoist et la revue Éléments. Mais elle est très largement filtrée par le tandem Buisson – Sarkozy et la campagne présidentielle française de 2007. Pour rappel, dans Le Figaro du 18 avril 2007 : « Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C'est la première fois qu'un homme de droite assume cette bataille-là. (…) En 2002, quinze jours après mon arrivée au ministère de l'Intérieur, une certaine presse a commencé à m’attaquer sur le thème : « Sarkozy fait la guerre aux pauvres. » Je me suis dit : soit je cède et je ne pourrai plus rien faire, soit j’engage la bataille idéologique, en démontrant que la sécurité est avant tout au service des plus pauvres. Depuis 2002, j'ai donc engagé un combat pour la maîtrise du débat d’idées. Tous les soirs, je parle de l'école, en dénonçant l'héritage de 1968. Je dénonce le relativisme intellectuel, culturel, moral... Et la violence de la gauche à mon endroit vient du fait qu'elle a compris de quoi il s'agissait. » (Et cette phrase résume tellement ce qu'est devenue depuis la France à maints égards – à mes yeux du moins). Quoi qu'il en soit, cela valide la triangulaire néoconservatrice – dans laquelle Bock-Côté joue un rôle de premier plan  entre le Québec, la France et les États-Unis.

LE SOUCI D'EXACTITUDE

  Autre détail philologique : cultural war chez Buchanan et non culture war – au singulier et souvent au pluriel, particularité syntaxique déjà notée : il y a plusieurs guerres dans l’éducation, la famille, à l’université, dans les médias et les arts, etc. Mais la construction adjectif épithète + nom vient aussitôt corriger religious war en un souci d’exactitude qui ouvre la dynamique des conflits à l’intérieur de la société au champ des convictions et, plus largement, des valeurs spirituelles et morales.

L'ÂME QUÉBÉCOISE

   Surtout l’appel à « l’âme québécoise » (p. 273) – énième variante ou traduction locale de Gogol ou des romantiques d’Iéna. Derrière cette rhétorique, la spécificité nationale comme essence indicible. Comme toutes les pensées de l’identitaire, à droite ou à gauche, elles se condamnent à être vaines et creuses. Mais couplé avec l’appel à la guerre culturelle, le discours nationaliste sur l’âme québécoise est une reprise citationnelle du fameux discours de Pat Buchanan, le 17 juillet 1992, devant la convention nationale du Parti Républicain, celui-là même qui a consacré l’expression de « guerre culturelle » aux États-Unis : « My friends, this election is about more than who gets what. It is about who we are. It is about what we believe, and what we stand for as Americans. There is a religious war going on in this country. It is a cultural war, as critical to the kind of nation we shall be as was the Cold War itself, for this war is for the soul of America. And in that struggle for the soul of America, Clinton & Clinton are on the other side, and George Bush is on our side. » (Source : https://buchanan.org/blog/1992-republican-national-convention-speech-148). Lâme de lAmérique.

ÉMIETTEMENT

  L’hypothèse dans le Schisme identitaire qu’il existerait une « guerre culturelle québécoise » (p. 141), hypothèse à vérifier et à démontrer, vise à justifier pour l’essentiel un agenda politique contre la gauche, intersectionnelle et libérale, responsable d’un émiettement collectif : elle aurait tourné définitivement le dos au bien commun et à l’exigence d’universalité que la droite peut dès lors revendiquer. La hantise de la perte de lunité : il en va du corps de la nation ici.

mardi 21 novembre 2023

VOIR AUTREMENT

    C’est la raison pour laquelle si le personnage se plaît à démystifier la réalité il accepte aussi d’être confronté. C’est ce que dévoile l’une des séquences de contemplation de la fresque, suivant une stratégie on ne peut plus classique de mise en abyme : au regard échangé entre Jacques Cartier, ses hommes et les Autochtones dans la peinture répond celui des trois personnages, Jean-Michel, son ami Raymond et Kanien Montour, l’expert mohawk de Kahnawake qu’ils ont tous deux dépêchée, sans exclure l’œil du public en salle. Alors que Raymond et Jean-Michel n’identifient dans l’œuvre qu’une scène conventionnelle, la rencontre des Européens avec les peuples du Nouveau Monde, Kanien leur oppose sur un ton triste et ému : « cette fresque annonce un génocide ». En sortant, elle confond à leur tour les militants qui font le siège de la résidence, des Blancs déguisés en habits autochtones traditionnels. Mais contrairement à eux, elle n’exige pas de bannir ou d’effacer la fresque. Elle la fait parler, lui redonne son éloquence perdue, celle d’une funeste prophétie, les horreurs à venir de l’histoire. Elle fait advenir ce qui n’est pas visible dans la représentation. Si l’on veut, elle suggère aux deux amis (et à travers eux aux spectateurs du film) de la voir autrement et, en premier lieu, selon la perspective autochtone. Et cette question – comment voir – est aussi celle de la création cinégraphique, bien évidemment.

PRÉSENTISME

    C’est là qu’intervient la controverse. Si elle n’épargne rien ni personne, la satire d’Arcand a pu pour cette raison même être disqualifiée comme réfractaire à la nouveauté, sinon dépassée voire réactionnaire. Il y a du Christian Rioux ou du François Ricard chez Arcand, certainement. Mais cela revient à solder l’éclairage souvent singulier que donnent ceux qui raisonnent à contre-temps de leur société, et à proportion de leur attachement affectif à ce qui est perdu. Une telle critique est donc inadéquate. Elle relève surtout du contresens. Car ce que visent et l’archiviste et l’artiste de manière plus large est la société du présentisme (et non le wokisme qui n’en est à leurs yeux qu’une émanation). À rebours, Testament, et c’est l’une des valeurs du titre, propose une lecture posthume de l’époque. D’où la scène finale, située avec humour en 2046 à Montréal, en un temps où les personnages déjà âgés dans la fiction ne devraient plus être de ce monde : une équipe d’experts exhument la fresque, et le visage d’un Autochtone sous les couches de peinture qui l’avaient longtemps masqué, en un geste qui tient à la fois de la fouille archéologique et de la restauration d’œuvres d’art. Au reste, le héros qui semble narcissiquement obsédé par sa fin (« mon dernier soupir sera discret ») est aussi celui qui resoude entre elles des générations qui ne se parlent plus, Suzanne dont il est amoureux et sa fille, devenue mère de famille elle aussi. Il finit par s’intéresser à la cause environnementaliste au nom d’un petit-fils qui n’est pas même le sien. L’archiviste unit le passé et l’avenir parce qu’il a le souci de la continuité et de la transmission. Ça se pourrait que le film soit plus complexe que prévu...

CORRIGER LES OEUVRES

    De son propre aveu, le réalisateur s’est inspiré d’un diorama de 1939 mettant en scène la rencontre des Hollandais et des Lenapes. En 2018, le Musée américain d’histoire naturelle qui abrite l’œuvre décide d’en corriger les erreurs factuelles, le verre étant accompagné d’explications qui signalent au spectateur les stéréotypes et prétendent rétablir la vérité (« how complex and violent colonization was for Native people »), transcendant en quelque sorte la représentation. Par exemple à propos de figures autochtones disposées dans le fond du tableau, on lit le commentaire suivant : « These Lenape women are shown as subservient and only engaged in physical labor—and they would not have been dressed this way. In reality, women in Lenape society, both in the past and today, hold leadership roles, are knowledge keepers and help maintain cultural continuity. The female sachem (leader) Mamanuchqua was active in treaty negotiations during the mid-1600s. » (American Museum of Natural History). Il va sans dire que le discours muséographique ne prend pas la peine d’interroger les catégories (antiracistes et antisexistes) avec lesquelles il fait voir au public un tableau du début du XXe siècle portant sur le XVIIe siècle. Corriger les œuvres, quelle idée quand même ? 

HANTISE

    C’est en tous cas dans cette perspective que prend sens dans le film le monologue de l’archiviste baigné d’une lumière automnale et mélancolique. Sa voix crépusculaire, manifestant l’impatience de quitter ce monde, traduit la même hantise que celle de l’artiste : mesurée ici à l’aune de la culture de l’effacement, la crainte de disparaître sans laisser de trace. De manière implicite s’y mêle la question du déclassement possible de l’auteur, son vieillissement social dans le milieu du cinéma. En contrepoint, le film tire un bénéfice tout théâtral de l’unité de lieu : centrée dans la plupart des séquences sur cette résidence pour aînés, il multiplie les saynètes, les gags et les traits d’esprits en ciblant jusqu’à la caricature la jeunesse woke comme l’arrière-garde indépendantiste, la société du spectacle ou la duplicité des dirigeants politiques.

« PERPLEXITÉ »

   C’est très exactement cette attitude interrogative sinon pensive que revendique Denys Arcand, il me semble, lorsqu’il parle de « perplexité » à propos de son long métrage : « Ce n’est pas une accusation contre mon époque. C’est plutôt de la perplexité. Par exemple, il y a ces gens qui arrivent et disent représenter les Premières Nations et décrètent : “Ce tableau est une insulte aux Premières Nations” », explique le cinéaste lors d’une conférence de presse tenue après la projection du film en compagnie de son équipe. (François Lévesque, « Testament”, ou Denys Arcand à l’âge de la perplexité » (Le Devoir, 26 septembre 2023). De fait, le film retrace l’histoire d’un vieil archiviste, Jean-Michel Bouchard, qui habite une maison pour aînés dont l’un des murs abrite une fresque représentant la rencontre de Jacques Cartier et ses soldats armés avec des Autochtones à moitié nus. De jeunes militants qualifient la peinture d’offensante et raciste et occupent pour cette raison les lieux. Face aux manifestations, la directrice de l’établissement, Suzanne, subit la pression des médias et du gouvernement. Elle décide de faire recouvrir la fresque en faisant appel à une petite entreprise de peinture industrielle, ce qui lui vaut d’être limogée par ses supérieurs et des contre-manifestations au nom de la défense du patrimoine québécois. En ligne de mire : le révisionnisme culturel et historique.

PLURIEL, SINGULIER

   Autre point, de nature philologique : le passage presque systématique – tic de langage – chez certains essayistes et autres doctrinaires francophones du syntagme Culture Wars au singulier guerre culturelle. Il s’agit d’une valeur spécifique, bien plus que d’un problème de syntaxe de langue à langue, lié au complément du nom anglais (ou cas des noms adjectivés), et à la sémantique des luttes ou conflits.

LE SENS SUSPENDU

    Je me suis résolu à aller le voir : Testament de Denys Arcand. Pas vraiment par amour de son œuvre, un cinéma avec lequel j’ai du mal depuis le début à dialoguer. Mais j’ai voulu vérifier le singulier procès qu’on lui faisait dans l’espace public. Très clairement, le film a un point commun avec d’autres œuvres, Le Voyant d’Étampes ou The Chair. Bien sûr, il est centré sur un cas de cancel culture – forme voyante, spectaculaire, et néanmoins caractéristique du nouveau courant de justice sociale. Mais ces créations jugent peut-être moins qu’elles ne jouent avec les codes et les valeurs de la nouvelle hégémonie discursive qu’a installée le nouveau paradigme idéologique. Elles opposent à la société l’humour et l’ironie qui lui font tellement défaut. Et pour finir elles renvoient dos à dos chaque parti, le lyrisme militant et ses certitudes, la morgue réactionnaire avec ses préjugés inébranlables. Ou si l’on veut, elles travaillent à une mise en suspens du sens.

VUE D'ICI

    La question a déjà été posée et elle constitue en soi un débat vu d’ici. Arrêt sur le courant conservateur québécois, spécialement Étienne-Alexandre Beauregard : Le schisme identitaire (Boréal, 2022), tout droit sorti du cabinet Legault. D’abord, la vitalité de l’école Beauchemin, le militantisme de droite. Un geste – militer pour conserver – qui est résolument étranger à ma culture et à mon histoire – à comprendre donc. Ensuite, la guerre culturelle vue d’ici – un lieu commun de la controverse politique (est-ce qu’il y a une guerre culturelle au Québec ?, etc.). Usages de Gramsci – relecture des Cahiers de prison in extenso. L’auteur suit la même stratégie que la droite française, le tandem Buisson-Sarkozy. Ce qui confirme la triangulaire des néo-cons dont Bock-Côté est une cheville ouvrière entre USA, France et Québec. De ce point de vue, bien d’accord avec Dupuis-Déri sur le marché international des idées conservatrices, point fort de Panique, le reste relevant de la somme nulle, comme je ne me suis pas privé de le lui dire. Beauregard : nationalisme ethnique assumé, balayage sous le tapis de la question autochtone, généalogie intéressante en revanche de la tradition conservatrice made in QC et du torysme canadien. À côté des simplifications qui entourent Gramsci, toujours lu de seconde main : ce qu’il retire également de J.D. Hunter. Pour ce dernier, la guerre culturelle engage une définition de l’Amérique en mettant en jeu des conflits de normes et de valeurs, divergences morales qui traversent la famille, les médias, l’éducation, la culture, la politique, tracent des lignes de failles à l’intérieur des confessions religieuses comme des sensibilités idéologiques (démocrates – républicains) ; chez Beauregard il s’agit plutôt d’une analyse historique de la recomposition du champ politique dans le Québec postréférendaire. L’idée de « guerre culturelle » ressortit là encore à un abus conceptuel.

BEAUCOUP LU, PEU ÉCRIT

    Beaucoup lu, peu écrit. La guerre des mots commencée, on verra bien où elle me conduira. Désorientation et déprises : inventer une parole en-deçà de la littérature, loin de mes objets familiers et rassurants, en terrae incognitae, expositions et prises de risques, même si derrière les questions d’hégémonie, de libertés publiques, de démocratie, lentrée est toujours celle des discours et d’une éthique et politique du langage. Une manière de renouer avec d’anciens chantiers collectifs inaboutis, qui ont ensemencé malgré tout (cf. Débat et démocratie). En attendant, au milieu de la crise sociale – éducation et santé, – « l’Amérique pleure » comme dit le chanteur disparu, – des dossiers pourris, la relance des guerres identitaires Israël-Palestine, le conflit du gouvernement et des universités anglophones, l’avalanche d’ouvrages sur mon bureau consacre l’ignorance définitive qui est devenue la mienne au fil du temps. Et l’impression que ces trois dernières années entre la crise sanitaire et la crise universitaire ont eu l’intensité d’une décennie. Publication notable de 443 p. cet automne : Greg Lukianoff – Rikki Schlott, The Cancelling of the American Mind (Simon and Shuster, 2023), préface de Jonathan Haidt évidemment. À suivre.

mercredi 1 novembre 2023

EDI : UN DIALOGUE FRANC ET HONNÊTE

      Enfin, mises en ligne les diverses interventions du colloque « EDI : un dialogue franc et honnête », organisé par Martin Drapeau, auquel j’avais participé le 21 avril 2023. Archives de la réflexion qui se poursuit :

- Comment défendre et promouvoir la liberté universitaire : le cas du Québec. Avec le Prof. Yves Gingras, UQAM.

Les programmes de diversité: fonctionnent-ils vraiment? Avec la Prof. Alexandra Kalev, Université de Tel Aviv  - traduction simultanée en français

Existe-t-il des alternatives à l'EDI? Avec le Prof. Dorian Abbot, Université de Chicago, et le Prof. Ivan Marinovic, Université Stanford - traduction simultanée en français.

L’ouverture d’esprit: une vertu intellectuelle? Avec Gina Cormier, Université McGill - traduction simultanée en français.

À l’intersection de l’EDI et de la liberté universitaire (première partie) avec Prof. Martin Drapeau (Université McGill) comme modérateur, Me. Julius Grey (Grey Casgrain Avocats), Prof. Christopher Dummitt (Université Trent), Prof. James Turk (TMU), et Dre Elaine Laberge (Shoestring initiative) - traduction simultanée en français.

 - À l’intersection de l’EDI et de la liberté universitaire (deuxième partie) - traduction simultanée en français.

L’EDI: sommes-nous sur la bonne voie? (première partie) avec Mme. Murielle Chatelier (AQUR), Prof. Arnaud Bernadet (McGill), Prof. Bilkis Vissandjée (Université de Montréal), M. Luc Simard (consultant en EDI) et Prof. M. Potvin (UQAM).

L’EDI: sommes-nous sur la bonne voie? (deuxième partie)

L'EDI dans les universités canadiennes: une table ronde avec Dave D'Oyen, Noah Jarvis, Sonia Orlu et Tanny Marks – avec traduction simultanée en français.

L'AUTOMNE DE MES IDÉES

    Au jour des morts je me réveille, renouant langue et dépouillant le calendrier avant la brisure du demi-siècle. Il faudra revenir sur les micro-événements qui ont nourri les deux mois de l’automne qui vient de s’écouler – fulgurant. À commencer peut-être par quelques publications notables : Isabelle Arseneau, La nostalgie de Laure (Montréal, Léméac) ; Olufemi O. Taiwo, Against Decolonisation. Taking African Agency Seriously (Londres, Hurst). Terminé Londres après Guerre, qui me réconcilient lun et lautre un peu avec Céline. Résistances toujours à la langue, à l’idéologieMais assurément : personne n’avait encore écrit de la sorte. 4 3 2 1 de Paul Auster. Aussi : lecture assidue, longue, éprouvante, complexe de Gramsci. Mise au point sur les guerres culturelles. Reprise de Hunter. La question au Québec, et le détournement gramscien opéré par les conservateurs (Beauregard, etc.) Ils suivent les procédés des néo-réactionnaires français, les années Buisson-Sarkozy. Triangulaire avec les États-Unis. Cette époque pue l’identitaire. Le prisme personnel demeure néanmoins celui de la guerre des mots et de la nouvelle hégémonie discursive, quoi quil en soit. Le chantier va se déplier sur plus d’un an d’écriture. À suivre.