Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 25 février 2023

HISTOIRE DE REGARDS

     On se souvient à ce sujet de l’affaire Facebook en 2011, le cas de cet enseignant français Frédéric Durand-Baïssas dont le mur avait été désactivé parce qu’il avait affiché sur son mur la toile du peintre. Rappel bien sûr des techniques – privatives – privatisées – de censure des entreprises. Symptôme de l’existence de codes moraux, nécessairement situés, ici les valeurs imposées et propagées des puritains de l’Ouest, et de leur soft power. Surtout, contre le mythe longtemps répandu, d’une connectivité fluide et sans obstacles, transfrontalière ou transnationale – variante de l’euphorie mondialiste – des débuts du Digital Age, la résistance des différences et des spécificités culturelles. Qu’il n’y a que des regards situés. Des manières de voir. Une historicité des regards.