Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 23 mars 2023

THE DIVERSITY TURN

  Clarté du problème. Clarté des repères. Au cours des lectures, d’abord l’hypothèse managériale se précise, et se consolide aussi progressivement. Elle éclaire bien des discours, des pratiques, des enjeux, marquant doublement le choc des cultures, ou l’inculture des scholars classiques dont je suis face aux mutations du monde entrepreneurial et des formes du capitalisme contemporain. Non seulement les mutations d’une économie mais la manière dont elle se pense et se représente – le discours. Les théories managériales distinguent grossièrement, sur la base d’une vision simpliste de l’histoire sociale trois paradigmes : 1960-1980 – en phase avec les Civil Rights la lutte contre les discriminations et la logique égalitaire ; 1980-1990 : ce qu’on pourrait appeler le diversity turn qui négocie un double problème : d’un côté, les limites des politiques d’affirmative action, et leurs résultats mitigés ; de l’autre, les coups de bélier catastrophiques de la droite reaganienne qui démantèle les programmes mis en place par Kennedy et Johnson, le projet Great Society. Ce diversity turn s’inscrit dans un contexte plus ouvertement néolibéral. Le dernier paradigme né autour des années 2010 est celui de l’inclusion, qui radicalise le programme « diversité », et prend le nom de DEI, EDI ou D & I. Ou comme le résume, presque parfaitement, un rapport de la firme américaine McKinsey & Company en mai 2020 : Diversity Wins. How Inclusion Matters.