Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 18 mai 2021

TROIS FACTEURS POSSIBLES

    C’est probablement à l’intérieur des disciplines « Humanités », et spécialement « Lettres » ou « Études littéraires » que l’idéologie diversitaire trouve à s’accomplir idéalement à travers la doxa de la sensibilité et la politique de l’émotion. Au moins trois raisons à cela : a) au plan théorique, outre l’influence du paradigme culturaliste comme partout ailleurs, la dominante du modèle esthétique, qui a supplanté la dynamique sciences sociales des années 1990-2000 ; b) l’ouverture du champ à des profils « création » ou « recherche-création », qui pour certains l’ont variablement affaibli, en particulier lorsqu’ils donnent droit au « vécuisme » et au « singularisme » (sur la base de demi-formations ou de formations universitaires très fragiles) ; c) le transfert de problématiques empruntées à l’éthique du care, en lien avec le moralisme qu’elle nourrit.