Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 7 mai 2021

LE DIVERS INDIVIDUEL

    Un domaine de recherche, peut-être. Antiracisme. Mais est-ce même une pensée? Dans les années quatre-vingt cela rimait avec ce que, satiriquement, les droites libérales-conservatrices appelaient le droit-de-l’hommisme. Cette idéologie se conjugue désormais avec les bureaucraties de la diversité. Et côté nord-américain une ontologie métaphysique des identités. Le monde des essences est dangereux. La nouvelle peste. À rebours de ce que je peux lire, on est au-delà d’un différentialisme qui appelle une politique de la reconnaissance. Plutôt un essentialisme du divers qui procède de la segmentation néolibérale des individus. Ou comme le disent si bien les auteurs de The Equity Myth : « diversity is experienced individually » (p. 12). Loin en tous cas des fantasmes (anti)communautaristes.