Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 6 mai 2021

LA MINORITÉ RECONSTRUITE

     The Equity Myth valide la perspective exposée il y a quelques jours, elle donne une réponse on ne peut plus explicite : « First, we use the term “racialized minorities” to refer to those people who are socially constructed as non-White. This term is in contrast to “visible minorities”, which is the official term of the Canadian government, and which is used in most reporting and in most policy statements.  » (p. 22). Au-delà du « socialement construit » comme le sexe et le genre, cette banalité de la Theory, qui chasse le biologique pour qu’il revienne en force au galop, il convient de comprendre qu’on n’est pas en soi racialisé (racisé – expression en français de la sociologue Colette Guillemin), on le devient. Cette identité dépend en vérité de l’auto-perception mais également de la perception de soi par les autres (lisez : la majorité blanche). Ce qui signifie une seule chose : la racialisation des minorités dépend donc étroitement d’une part de l’organisation de la société en races (importation du modèle états-unien, alors que la Canada n’a pas l’équivalent des lois Crow, une autre histoire…) et d’autre part, logiquement, du racisme systémique. C’est cette « pensée » du collectif que la nouvelle bureaucratie fédérale de l’équité essaie de propager voire d’imposer.