Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 13 mai 2021

CONTRE-CONDUITE

    Le concept qui m’arrête dans les cours posthumément publiés de Michel Foucault : celui de contre-conduite, qui ne m’est nullement familier. À rapprocher dans sa différence même avec les tactiques de Michel de Certeau. Mais ce socle notionnel a trait toujours à l’orthopraxie des milieux (sphère techno-médiatique, structures médicalisées, institutions éducatives et culturelles, etc.) : maillage, réticularité, capillarité, etc. – en rupture avec le modèle de la verticalité étatiste qui va au moins de Hobbes à Marx. La théorie du pouvoir. Non que je sois attaché aux tactiques, encore moins au binaire tactiques-stratégies. Mais l’anthropologie des manières et des ruses permet de penser autrement les rapports entre les sujets, la subjectivation et la dynamique des forces ou contre-forces. À voir donc : la conduite ayant une histoire du côté des manières. Et puis le corporel là-dedans.