Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 18 août 2018

NOTULE : DU LIEU AU MATÉRIAU

L’exemple de l’urbanisme possède néanmoins un autre intérêt qu’il convient de mentionner. L’architecture y possède ceci de particulier qu’elle ne se limite pas à la perception voire à la contemplation. Elle est de nature immédiatement interactive et collective, puisque du dessin-conception à l’ingénierie du bâtiment l’œuvre est éventuellement destinée à un processus de domiciliation. Mais en face des habitats rénovés voire des sites-monuments, qui acquièrent le statut de bien collectif et national, ou de la création de nouveaux espaces, les pratiques d’auteurs anonymes rappellent surtout que l’art n’a pas de matériau désigné, pas plus qu’il n’a de lieu déterminé. Des ready-made et collages dadaïstes au pop’art et à l’art conceptuel s’illustre une diversité expérimentale dont la rue et l’immeuble – du théâtre aux graffitis – ont été également l’objet.