Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 22 août 2018

ALTERNATIVES

Au gré des échecs, des valeurs qu’elle est parvenue à libérer, des crises (de l’autorité, de l’université), des mouvements sociaux et syndicaux qu’elle a entraînés, ou inversement de l’ordre visant à restaurer son rapport à « la représentativité » (La prise de parole, p. 75), la tentative d’instaurer du commun par la parole, en vertu même de ses risques, place la théorie pragmatique des manières devant plusieurs alternatives : 1. « Il est impossible de prendre la parole et de la garder sans une prise de pouvoir » (p. 67) ; 2. « L’acte de prendre la parole n’est pas ou ne doit pas devenir le principe constituant d’une société » (p. 50) sous peine de dissoudre aussitôt le projet d’un commun, ou de devenir soi-même un langage. Quoi qu’il en soit, et c’est dans les dernières pages de l’opuscule, le « dire » laisse toujours « ouverte » la question du « pouvoir » (p. 105).