Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 18 avril 2021

POUR L'INSÉCURITÉ

      Au reste, que dire à nos petits lapins offensés, qui s’effarouchent au moindre mot raciste, sexiste, homophobe, etc., que contiendrait tel ou tel texte ? Il est certain que les générations nouvelles, ou plus justement parties d’entre elles, qui se lèvent et s’emparent de ce discours sont assurément les moins bien outillées et préparées pour l’avenir. Face à l’absurde, et ce n’est autre que l’évidence de cet absurde que dissimule le discours intéressé et démagogique de la « sensibilité » qui a parcouru le débat public ces derniers mois, l’essentiel est de déplacer la question ainsi que le suggèrent Haidt & Lukianoff. Une idée, une représentation, un argument, aussi dérangeants soient-ils, ne se traitent pas sur le mode sécuritaire vs non-sécuritaire ou offensant vs non-offensant. Tous ces éléments qui sont les unités « naturelles » de la connaissance rationnelle et de la pensée ressortissent au régime de la véracité, de l’historicité, de la logicité. Une idée est bonne ou mauvaise, vraie ou fausse, et non en premier lieu offensante ou agressante, à évaluer aussitôt en regard de sa propre identité dont il convient surtout que la parole universitaire ne la contrarie pas. S’il vous plaît. Comment ne pas voir que la pensée est l’exact contraire de la sécurité ?