Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 7 avril 2021

LE MONOPOLE INTERPRÉTATIF

     Génération offensée. De la police de la culture à la police de la pensée de Caroline Fourest (2020). Plus factuel. On est là dans l’essayisme journalistique. Mais les perspectives sont convergentes. Notamment sur les conclusions autour d’égalité – diversité – identité. J’observe par ailleurs que c’est entre 2018-2020 que les consciences se sont réveillées et que les livres consacrés au problème ont commencé à se multiplier. Le focus est placé sur le topos contemporain de l’appropriation culturelle avec cet anti-rappel de Mnouchkine que « les cultures sont les propriétés de personne » (Paris, Grasset, 2020, p. 87). Le point le plus lacunaire concerne la genèse idéologique de la question, des « Science Wars » aux « Culture Wars ». L’auteure est plus intéressée à décliner la posture « sensible » et le « monopole interprétatif » (p. 41) des inquisiteurs contemporains.