Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 7 avril 2021

ÉGALITÉ

   Il n’en demeure pas moins vrai que l’angle mort majeur de l’Identity Politics est l’égalité, pilier des pensées de gauche, qui présuppose elle-même le fondement libéral de la démocratie – l’exercice des libertés dont elle corrige l’abstraction. S’il est louable d’arrimer égalité et diversité, l’identité en hypothèque les possibles dialectiques. L’essentialisme racialiste évacue les différences entre des représentants des communautés noires qui vivraient à Notre-Dame-des-Grâces, Villeray ou Montréal-Nord. L’oubli socio-économique ou la case vide de la politique de l’identité est le symptôme de l’historicité que l’on a retirée aux sujets. Égalité, historicité.