Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 4 septembre 2017

PROFIL


Elle me suggère de rejoindre ce réseau social. Le must des relations humaines. Car il est impératif de se faire plein d’amis. Et puis je m’étais contenté jusqu’à ce jour de palabrer avec mon double imaginaire ou de converser poétiquement avec les étoiles, dans les vapeurs de mon calumet électrique. Il est urgent, ajoute-t-elle, de sortir de la « sphère » de son « égo » (j’apprends en effet que le moi n’est ni carré ni triangulaire : il est toujours sphérique). Édifier une « page personnelle », insérer des photographies, télécharger son curriculum, faire état de ses atouts (physiques et moraux), laisser son adresse, etc. – Et là ? Que fait-on, puisque toi et moi, désormais, sommes connectés ? –Maintenant, maintenant : ben, on se regarde le profil…