Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 18 septembre 2017

ENSEMBLE

Lettre d’adieu par JK après l’annonce de la mort de Sampas (after March 12, 1944, NYC) : l’alternance anglais / français (avec sa morpho-phono-syntaxe propre, toujours), élégie-chanson, et le « môt d’amour » – ensemble, graphiquement démarqué, à connecter avec la signature, bien sûr : « Fraternally, / Jean » :
« It’s raining—and the song has come—I’ll See You Again. Where? Where, Sammy?
Mon pauvre ami, pauvre ami—ayez des pensées de moi, hein? Tu m’as fait tant mal au cœur
I’m writing about Michael, Sam… help me… Oh, vain is my illusion of your presence, vain, vain, as when you sang the words at Lakeview…
Jadis! Jadis! Jadis, on etait [sic] ensemble, non? Ensemble! Ce grand môt d’amour…
C’est tout parti. I bequeath thee this wraith of unsprung tears. […] » (Selected Letters, t. I, p. 75).