Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 4 septembre 2017

NOM PROPRE : I, ME, MYSELF...


Par temps de crise et de doute : identité littéraire. Lettre à John MacDonald, début avril 43 : « The pathos in this hospital has convinced me, as it did Hemingway in Italy, that “the defeated are strongest.” Every one here is defeated, even this “broth of a Breton.” I have been defeated by the world, with considerable help from my greatest enemy, myself, and now I am ready to work. I realize the limitations of my knowledge, and the irregularity of my intellect. Knowledge and intellection serve a Tolstoi—but a Tolstoi must be older, must see more as well—and I am not going to be a Tolstoi. Surely, I will be a Kerouac, whatever that suggests. Knowledge comes with time… » (Kerouac, Selected Letters, p. 56).