Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 25 décembre 2020

SCIENCE ET ACTIVISME

     Un des points de divergence n’est pas tant le diagnostic assez juste des enjeux attachés aux radicalités anti-racistes et leur anthropologie racialiste qui font du « décolonialisme » une « démonologie » avec ses « inquisiteurs » et ses « exorcistes ». Mais on a intérêt à maintenir la distinction science/activisme à tous niveaux. Poser que les « recherches postcoloniales » représentent comme le voudrait Taguieff « un mythe fabriqué par des militants et des communicants en quête de respectabilité et de postes dans les institutions universitaires » se révèle non moins simpliste que l’objet ciblé. S’y entend bien entendu une rivalité de compétence et de pensée – dans le domaine de l’histoire et de la critique historique notamment – entre l’épistémologie des Cultural Studies dont les mouvances postcoloniales sont issues et celle (plus européenne) de l’histoire des idées. Difficile cependant de réduire les argumentaires, d’Edward Saïd à Achille Mbembe en passant par Spivak et dautres, à  cette sociologie du calcul, si même il est vrai que la dynamique du savoir se trouve dans ce cas précis, et explicitement, inséparable d’une conquête du pouvoir.