Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 6 décembre 2020

HUPOMNÊMATA

    Cette remarque de Michel Foucault dans ses conférences de l’université Victoria de Toronto en 1982, Dire vrai sur soi-même (Paris, Vrin, 2017, p. 52), dans ce qu’on appelait scholê ou otium, c’est-à-dire dans l’optique de l’auteur, « ce temps passé à soi-même et avec soi-même », le rôle dans ce loisir actif ou moment d’étude des lectures, conversations, exercices de méditations, et enfin de l’écriture, spécialement sous la forme des hupomnêmata, des notes sur ce qu’on lisait ou entendait, des carnets destinés à des exercices de relecture ou de remémoration – je me plais à considérer ceci (avec toute les distance et différences requises) comme un lointain écho de cela.