Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 6 décembre 2020

MATIÈRE

     De quoi est faite la matière d’un jour ? Je veux dire, non pas sa consistance pratique, celle que l’on consigne dans l’agenda, ces choses à faire, qui nous occupent, nous divertissent de l’essentiel, nous interdisent même de nous mesurer à lui ; mais plutôt sa consistance très physique – les brumes, le goût de l’air ce matin, la rumeur urbaine, la qualité de la lumière, l’agression du froid, etc. Tout ce qui contribue en retour à la versatilité humorale.