Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 21 décembre 2020

DISSOCIATION D'IDÉES

      Il y a plusieurs écueils. Sortir le débat public de la question raciste, pratiquer la dissociation d’idées comme le voulait Remy de Gourmont, en guise d’exercice critique. Travail de lucidité comme résistance aux effets idéologiques ou aux jeux d’endoctrinement. Reconnaître que la polémique est née par ce canal. D’un côté, en relativiser la portée : l’axe ethnique dissimule une demande sociale plus large et un paradigme politique – à dominante identitaire – plus riche ; de l’autre, éviter à tous prix de s’en faire un angle mort, le comprendre et l’anticiper. Le débusquer au contraire. Sans cesse.