Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 4 octobre 2020

RACE MIXING

    I’m not your NegroPeck/Baldwin. De nouveau et peut-être cette fois pour des raisons plus pédagogiques. Ce n’est plus tant le récit héroïsé des trois hommes – Medgar Evers, Malcom X et Martin Luther King – qui me retient, le courage et chaque fois la puissance d’orateur, Baldwin inclus, évidemment ; mais les détails photographiques de scènes vues ou connues. Par exemple, ce protest sign arborant fièrement le slogan tellement progressiste : Race Mixing is Communism. On le retrace selon les données disponibles à Little Rock, Arkansas en 1959. Mais ce qui m’importe : bien sûr ! Il fallait y penser, ces deux peurs et ces deux haines du temps. Je me dis surtout – et c’est encore le plus effrayant – que les raccourcis, les petites phrases, les slogans au pouvoir et du pouvoir actuel en varient peu, n’en dévient pas vraiment.