Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 1 octobre 2020

LA SURPRISE OU LE CHAMP DE BLÉ

 Comment enfin décrire la surprise qui naît ou renaît de manière inattendue au détour de certaines pages ? L’expérience à la fois ordinaire et extraordinaire de cette soudaine discontinuité a chaque fois la valeur d’un événement – événement du lire qui se détache dans le continu de la masse narrative ou poétique par une trouvaille – souvent simple, élémentaire, capable d’instaurer (de) l’évidence. Par exemple, Pessoa (Œuvres poétiques, p. 456) et « le grand silence du blé privé de vent ».