Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 29 septembre 2020

LA TOMBE ET LES ASTICOTS

     De Frédéric Martel, qui continue de faire efficacement sa campagne très libérale-républicaine (assimilatrice) autour de Rimbaud-Verlaine, en « multiplicateur de progrès »... je reçois ces quelques liens et les dispose ici (avec une ironie, il est vrai, peu charitable) en vue de l’archive au moins – la controverse vue de l’extérieur de l’hexagone (jusqu’ici, et sauf erreur de ma part, elle a peu suscité l’intérêt, que ce soit aux États-Unis ou au Canada) : côté espagnol donc, https://elpais.com/cultura/2020-09-23/rimbaud-y-verlaine-poetas-rebeldes-y-gays-en-el-panteon.html ; côté britannique : https://www.theguardian.com/books/2020/sep/28/calls-for-arthur-rimbaud-paul-verlaine-reburied-together-pantheon-paris, organes plutôt placés à gauche sur l’échiquier politique européen. Cela n’empêche pas qu’entre pétitionnaires et contre-pétitionnaires (chacun y allant bien entendu de sa suprême opinion), pour employer la métaphore biologique d’un ami, que je me permets de citer, tant le mot – hautement spirituel – convient à la situation, à son incontestable gravité : tout ce beau monde, « ça grouille comme des asticots qui reniflent la charogne… »