Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 7 septembre 2020

BINGO

     Dans la collection de pillules, et autres cachets, qui doublent et masquent au fond de  leur tube multicolore les livres et les usuels rangés un à un sur le bureau, ce sont les prévenances pharmaceutiques qui retiennent immédiatement l’attention, l’étiquette rouge vif apposée sous le couvercle : « Les opioïdes peuvent causer une dépendance, une toxicomanie et une surdose. » En tournant, ils font un bruit de grains de riz, prêts pour quelque jeu de société. Le bingo du malade.