Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 25 mai 2023

VOMIR

Rarement le politique m’aura mis en cet état de crise intérieure. Je l’ai toujours tenu en lisière avec beaucoup de méfiance. Mais l’état du monde me donne envie de vomir ces temps-ci. Hoquets. Sans parler du débat public. Je serais tellement tenté de ne plus rien dire que l’inessentiel et de fermer ce blog qui n’a peut-être que trop durer (depuis 2016 quand même...), outre qu’il est inutile et ne sert qu’à moi. Un soulagement, même si c’est impossible au plan éthique. Mais très franchement. La bouée est peut-être dans l’humour. Cette remarque d’Henri Meschonnic, me chapitrant ironiquement sur mes juvéniles indignations (souvenir) : « Il ne faut jamais dire mort aux cons, Arnaud. On en a toujours besoin ». C’est une sagesse comme une autre après tout. Et comme toutes : à sa manière désabusée, mais efficace.