Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 21 mai 2023

CONTAMINATION

  Un élément qu’il était impossible de développer dans l’article sur « la haine du livre », c’est que la censure s’adresse à la manière de l’auteur (et non seulement à la manière de dire ou de penser) – que l’on soit dans le champ de la littérature, du graphique-plastique, de l’essai, etc. Les demandes de retrait de livre, c’est la haine des livres – la peur de leur pouvoir de contamination au sein de la société et de la culture. Là-dessus, les puritains de gauche et de droite se ressemblent et se rassemblent, malgré qu’ils en aient.