Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 1 juin 2021

LA POLITIQUE DES ÉMOTIONS

     Depuis le début, le nœud sur lequel j’achoppe : l’articulation – évidente – perceptible au poids des orthodoxies et des orthopraxies, de la publicité dans le métro ou sur une fenêtre internet à la religion d’État en passant par les administrations, les entreprises, les écoles et universités, les politiques publiques de la culture et de la recherche, la propagande radiophonique-télévisuelle : le diversitaire, le victimaire, le spectaculaire comme sainte trinité de nos temps très modernes. Il me semble – et c’est ce qui explique ma méfiance viscérale comme mon épidermie polémique sur ce dossier – que la question (truquée) des minorités contribue à implanter une démocratie de l’affect – et sert l’intérêt de groupes ciblés – élites dirigeantes, médias, capitalisme culturel, etc. Au détriment des personnes concernées.