Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 1 juin 2021

DÉMOCRATIE DE L'AFFECT

     Si la culture (par les cultures) est le nouvel outil de gouvernementalité des démocraties libérales, c’est par l’émotion que s’établit l’action politique – avec sa réserve de renoncement, de conservatisme, d’inertie. Non que le politique en soi n’ait jamais mobilisé les passions. Les cas sont répertoriés et commentés depuis l’Antiquité, les Sophistes et Aristote, et j’en passe. Il s’agit d’autre chose. D’un modèle démocratique par l’affect – qui pour cette raison même m’inquiète – il y a eu de tristes précédents fin XIXe siècle. Ou dans les années 20-30. Même si rien ne se ressemble, rien ne se répète – même en farce, au risque de démentir Marx.