Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 2 juin 2021

BEHAVIORISME ET CONTRÔLE SOCIAL

     Anne-Cécile Robert, La Stratégie de l’émotion, p. 58, la séquence sur le fait divers, exhaussé au rang d’événement fondamental, sans distance critique ni analytique : « Le prisme compassionnel participe ainsi d’un endormissement de la conscience et de la volonté » de sorte que les médias « remplissent une fonction de contrôle social ». L’autre versant, c’est le gouvernement par l’émotion – et cela ne se limite pas à la classe politique – on le voit chez les dirigeants d’entreprises ou hauts responsables d’administrations, sous la surveillance réciproque des médias sociaux et le contrôle behavioriste par les algorithmes – les bulles filtres qui entretiennent les individus dans leurs zones de confort, les certitudes et les préjugés. Voir également sur la catégorie de la fake news, son autre essai Dernières nouvelles du mensonge (Montréal, Lux, 2021).