Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 21 juillet 2018

TRAM

Ishiguro. Scène finale du tramway, discussion avec l’ouvrier au petit matin ; le tramway-buffet et le petit déjeuner, ce transport qui fait le tour de la ville et donne le temps, le rend du moins disponible, ouvert : « – Oh, ce tram vous mènera plus ou moins dans tous les coins de la ville. C’est ce qu’on appelle le circuit du matin. Il y a aussi le circuit du soir. Deux fois par jour, un tram décrit tout le circuit. » (p. 893). Circuit et circularité aussi : répétition métaphorique et concentrée du roman en son entier.