Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 25 juillet 2018

DÉDUCTION

Pluriel ou multiple : ce qui s’en déduit. Certes la critique de la culture dite dominante, normative, privilégiée, professionnelle – et il y a beaucoup à (re)dire sur ce qui tient la forme littéraire ou artistique de la culture pour normative par exemple – lecture spontanément sociologique – c’est-à-dire qui implique d’emblée qu’on sait ce qu’il faut entendre et reconnaître par « littéraire » et « artistique », présuppose une, des définition(s). On peut entrer autrement dans la démonstration. Ou à l’envers. Car il reste qu’à mesure qu’elle déplace et redistribue les rapports de l’unique au multiple (et notoirement la hiérarchie violente et arbitraire qui entoure originairement l’idée de culture), la critique développée par Michel de Certeau permet d’entrevoir en la laissant ouverte une question dissimulée sous la typologie des traits notionnels que l’auteur dresse de « culture » : les points d’articulation possibles entre l’acception « restreinte » qui indexe strictement les créations de l’esprit (arts, sciences, philosophie, littérature…) et l’acception « extensive » qui renvoie plutôt aux comportements et aux institutions, aux mœurs et aux manières de la vie des individus en société. Or parmi les diverses « approches » possibles, c’est très précisément ce dernier « niveau d’analyse » que l’auteur retient comme « manière de traiter le problème » (La Culture au pluriel, p. 168). Ce qui préoccupe une poétique, c’est que cette critique de la culture au nom de l’autre oblige à penser le continu entre les deux acceptions ainsi confrontées.