Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 25 juillet 2018

MAUVAISE PRÉMISSE

En postulant « une multilocation de la culture » (p. 121), l’accent n’est plus mis désormais sur un « mode parcellaire de pratique sociale » ou une « catégorie minoritaire de créations » au détriment de « régions entières de l’expérience », de leurs « conduites » et de leurs « inventions », mais sur des « systèmes de références et de significations hétérogènes les uns par rapport aux autres » (p. 122) auxquels je faisais allusion dans le post précédent. Le principe d’hétérogénéité n’entraîne pas cependant une prémisse d’incommunicabilité puisque ce qui caractérise ces systèmes ce sont entre eux d’incessantes procédures de circulations, de « braconnages » (L’invention du quotidien, t. I, p. 53), de réappropriations.