Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 21 juillet 2018

PEINTURE

Le regard médiatique et institutionnel sur Vincent Valdez, The City I & II, à propos du Ku Klux Klan, et ses relais déjà polémiques. La politisation du discours sur la peinture à titre éthique et préventif, qui se donne des garde-fous : les modalités descriptive, « The black-and-white palette recalls the look of historical photographs and old movies, but details such as an iPhone, a can of Budweiser beer, and a new Chevrolet truck situate the work firmly in the present day. » et herméneutique, « The City and The City II can also be understood as contemporary history paintings… », et cette insistance sur le présent est à double-emploi : reclassant la question du KKK et l’histoire des Noirs au passé pour saisir ses survivances et ses actualités dans le pays, eu égard enfin notamment à la nature idéologique actuelle du pouvoir ; modalités référentielles enfin, de Francisco Goya à James Baldwin (http://blantonmuseum.org/chapter/about-the-art). Le plus intéressant, alors que la logique de la représentation-représentativité est d’emblée validée sans discussion autre que l’allusion au champ photographique et cinégrahique, ce que Valdez déclare lui-même : « l’art comme un véhicule pour raconter des récits jamais inconnus et faire la lumière sur des histoires invisibles ». Et il s’agit de « récits » – récit national en premier lieu, histoire et historiographie mêlées – ce qui décale la question médiatique et polémique particulièrement pauvre de la « liberté artistique » en regard du « topic » (« Aurait-il dû ne pas s’approprier le sujet ? »). Et pose inversement l’activité possiblement critique de l’œuvre. De ce point de vue, la réaction de la National Association for the Advancement of Colored People est involontairement géniale : « …Out of courtesy, they should have let us take a look at it. ». Take a look ? Elle contient la question comment– du peindre et du voir – qui est là sans être posée, ni véritablement construite.