Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 16 septembre 2022

SON MOT À DIRE

    Elle a peut-être encore son mot à dire. Et elle ne cesse de dire. Elle a encore à nous apprendre. Même si elle n’intéresse qu’une vague minorité, de longue date defunded, elle ; on n’a pas attendu pour la dépouiller, tant cette activité semble socialement inutile et peu rentable. Ce que démentent les événements contemporains. À tout le moins la littérature conserve-t-elle encore cette force de représenter de manière presque paradigmatique les enjeux qui s’attachent à la liberté d’expression. C’est par elle qu’infuse enfin le noeud culturel-politique contemporain. Increvable, la vieille. Bavarde, en plus. Là où il ne faut pas être.