Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 18 septembre 2022

LE RETOUR DES BLANCS

      La politisation des races se lit également dans les linéaments de la réaction, l’éveil populiste de la droite canadienne, du convoi de la liberté à l’élection de Pierre Poilievre à la tête du parti conservateur, sa récente attaque contre le wokisme (notion strictement polémique, dénuée de définition bien sûr), vantant à ce sujet la capacité de résistance du Québec, les signaux du backlash à venir. Encore plus près, de Toronto à Montréal, un White McGill – un projet de syndicat d’étudiants blancs… et autres civilisationnistes pro-Occident (CTVNews, 26.11.2020). Comme la White Identity Politics sous Obama et contemporaine de la montée en puissance du courant actuel de justice sociale. En 2016, au moment de l’élection de Trump, Une saison en enfer me revenait en mémoire : « Les Blancs débarquent… » Ils sont bien de retour. C’est aussi cela la politisation des identités. Cette époque me pue.