Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 16 septembre 2022

HISTORICITÉ D'UNE QUESTION

     Citation par hasard dans la synthèse de Bertrand Van Ruymbeke (Histoire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Paris, Tallandier, 2018, p. 161), dans les pages consacrées au second Grand Réveil des années 1830-1840, l’extension des modèles utopiques (Fourier, Owen, Thoreau), l’articulation explicite chez Angelina Grimké entre revendications féministes et oppositions abolitionnistes : « L’examen des droits des esclaves m’a amenée à mieux comprendre les miens » (v. Les Sœurs Grimké. De l’antiesclavagisme aux droits de la femmes, textes réunis par C. Collomb-Bureau, ENS Éditions, 2016) Examen par analogie. Mais intersection des enjeux promise à un long avenir. Inséparable du regard que l’on porte aujourd’hui. Historicité d’une question.