Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 5 septembre 2022

PETITS ARRANGEMENTS

     Le plus déconcertant est probablement la problématique EDI. À mes yeux, c’est le nerf de la guerre. Non seulement parce que c’est ce qui génère sur les campus le plus de perturbations mais parce que c’est le révélateur des petits arrangements avec le réel d’une partie de la gauche (silences, compromis, illusions, etc.), de ceux qui maniant et revendiquant les « savoirs critiques », célèbrent le « genre » et la « race » mais sans être capables de faire une analyse minimaliste de l’état du capital, et de ce fait primordial que le « genre » et la « race » sont désormais parties intégrantes de ces mutations capitalistiques - au nom même de la nouvelle doxa néolibérale-progressiste (voir entre autres lidentity economics). Lévangile de notre temps. Ainsi s’explique peut-être que le pouvoir se joue tellement au centre ces temps-ci, peut même grossir démesurément en déjouant les identitaires de gauche et les identitaires de droite – qui s’affrontent par ailleurs violemment dans l’arène. Les gauches se morcellent, les droites s’étendent. Sinistre tableau.