Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 3 janvier 2022

MILIEU

       C’est l’état du débat public, et l’inquiétude qui s’y trouve corrélée au devenir des démocraties. Diagnostics convergents en raison même de leurs objets, et parmi d’autres auteurs, Anne-Cécile Robert sur la catégorie des fake news et de la post-vérité (Dernières nouvelles du mensonge, Lux, 2021) et plus encore Jonathan Curiel (La Société hystérisée, Éditions de l’aube, 2021) sur la société de l’avis et de l’opinion qui pointe une « manière d’être à l’autre » (p. 53) fondée en priorité sur l’émotion, où l’autre est posé comme « ennemi commun » (p. 91). Au point qu’en retour il est devenu « décalé d’être nuancé et modéré » (p. 97). Rappel utile de Pascal selon lequel le milieu est plus difficile à atteindre que les extrêmes.