Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 9 janvier 2022

ACADEMIC RADICALS

   Lash perçoit bien la conversion de segments des sciences sociales qui, en passant par la Theory, se dispensent à terme de « the rigorous discipline of empirical social observation », ce qui a été un terrain fertile à l’approche militante et politisée – on le constate dans la version actuelle. À cet égard, la Theory « is no substitute for social criticism » (p. 193) ; non seulement la radicalité et la subversion ont pu servir l’idéologie de l’ordre, mais plus concrètement elles ont assuré les progrès du « corporate control » (id.) dans le milieu universitaire et l’expansion du managérialisme. L’objection majeure que l’on peut faire à Clash, c’est qu’il ne dialogue pas vraiment avec les œuvres et les auteurs de la dite Theory, et que la sociologie des academic radicals s’y trouve à peine amorcée.