Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 3 janvier 2022

LA PROBLÉMATIQUE DU LANGAGE

  Aussi fondées soient-elles ces analyses sont hantées par une conception normative du débat public. Elles en reviennent à l’importance institutionnelle, civique et politique, de l’éducation, plus spécialement à l’enseignement de la philosophie qui a dramatiquement reculé, les scènes classiques du doute cartésien ou du dialogue socratique. Mais ce qui est peut-être plus frappant, c’est la méconnaissance de ce que Barthes appelait la « problématique du langage », dans le champ des rhétoriques et des logiques, d’Aristote à Perelman, comme dans celui des linguistiques et des poétiques. Au mieux, ce qui en émerge est la rationalité communicationnelle et l’éthique version Habermas (p. 108), ou point plus intéressant, le lien entre éthique de la discrétion (nuance, milieu, etc.) et éthique de la discussion (p. 129).