Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 3 janvier 2022

LASH

    L’étonnement rétrospectif à considérer Christopher Lash – une des impasses de la lecture (à combler) – spécialement The Revolt of the Elites and the Betrayal of Democracy (Norton, N.Y., 1995), moins les lieux communs parfois passéistes sur les repères ou les cadres collectifs perdus : par exemple, « In effect, identity politics has come to serve as a substitute for religion » (p. 17) ou sur la compétition victimaire des communautés ou des groupes minoritaires (p. 18) – l’essai abonde en ce genre de « prophéties », qui permettent de re-déchiffrer le présent (et centralement la critique de la gauche culturelle, de la PMC, voir C. Liu).