Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 12 mai 2019

RHAPSODIE

Je songe donc – et cette récente traversée passionnante du côté des expérimentations années 60 m’a déplacé là où obscurément j’avais envie d’aller – à un essai-rhapsodie ou essais sur quelques diseurs en prose. Cela progressera lentement comme il est à prévoir. Mais il me semble que les études essaimées au cours de la dernière décennie – Duras, Beckett, Koltès, Butor, d’autres, quelques-uns écrivains du XIXesiècle, au risque de la différence, de l’éclectisme, se centre autour de cette double articulation visible – invisible / dicible – indicible – c’est au moins la valeur de cette obsession, de cette question qui me retient.