Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 3 août 2017

LETTRES

     Dans les mains, il y a quelques jours, les deux volumes cornés et dépareillés des Selected Letters de Jean Baron de Bretagne alias Jack Kerouac, dans l’édition d’Ann Charters (Viking – Pengouin, 1995-1999). Il est bien possible, que par traversées et retours, obsession et curiosité, en marge d’autres travaux aussi pesants que pénibles, ces deux exemplaires nourrissent une lecture irrégulière et continue pour les mois à venir. Il reste que Kerouac est un lieu capital pour la poétique – telle que je l’entends et la mets en pratique. C’est déjà l’évidence à découvrir le corpus de langue française, édité par Jean-Christophe Cloutier (voir posts de décembre et janvier 2016-2017). Les citations ou extraits (la plupart très beaux, efficaces) donnés dans l’introduction à La Vie est d’hommage m’ont conduit sur ce petit chemin, loin des choses qui me sont en tous cas familières. Condition d’étrangeté.