Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 24 août 2017

SPECTRE


Délicieuses gloses nationales à parcourir dans les journaux de cette semaine sur l’attitude contre-sainte-beuvienne de Réjean Ducharme, cadavre exquis et encombrant par sa spectralité et énigmaticité. Ils n’en ont que pour le bonhomme, et quelques anecdotes tant elles sont rares, ou leçons de modestie à coup de formules ronflantes, lyriques ou sacrées ; et bien sûr ce « regret de son inexistence en tant que personnage médiatique » comme le relève Jean-François Nadeau (Le Devoir, 23.08.17). C’est un excellent test pourtant, un révélateur efficace de l’état du discours devant la littérature.