Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 24 août 2017

FAKE ET CIE


Une réflexion presque anodine qui me vient ces derniers mois, à traverser quelques-uns des quotidiens nationaux français, sans savoir par ailleurs clairement si j’observe la réalité d’un phénomène, ou si ma conscience linguistique se trouve progressivement altérée par les obsessions locales : la propension aux anglicismes – signaux périssables, il va sans dire – s’y démarque néanmoins de plus en plus. En soi rien de très neuf. Et inutile d’évoquer le « fake » et les « fake news », parmi ces anglicismes il en est de beaucoup plus discrets et non moins récurrents. Libération est particulièrement friand des expressions outre-Manche et outre-Atlantique, si on le compare au Monde ou au Figaro (fi, ma chère ! point de cette langue-là, elle nous tuera...) À tel point qu’il serait tentant de dresser des statistiques et des analyses fréquentielles, comme aux temps bénis du positivisme structuraliste. Dans le cas présent, imputons provisoirement ce tic au snobisme culturel de gauche. On mesure assurément le ridicule. On s’étonne cependant que l’imprimé disserte comme les vendeuses d’une boutique de fragrances, ou le client en extase devant la technologie ultime du I-Phone.