Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 7 août 2017

KEROUAC OU LA MANIÈRE SPONTANÉE


Entretien de 1967 avec Radio-Canada, en français, discussion autour de la méthode et du rouleau de On the Road (archive aisément accessible : https://vimeo.com/88392639) : « Quand j’arriva chez nous, j’écrivai […] / J’ai découvri la manière spontanée. […] Quand tu commences une histoire avec des hommes, t’arrêtes pas pour les effacer, hein ? tu continues, pis tu continues, pis tu continues ». Allusion à Rousseau, Rabelais, Shakespeare. Un peu plus loin, le correctif délicieux à l’interlocuteur, qui raisonne en termes de vers et de proses : « En somme, ce que vous voulez dire, c’est qu’à partir du mouvement de la Beat Generation qui était un mouvement littéraire, et même un mouvement poétique… – Politique ?... – Poétique… – Ben, littéraire c’est poétique […] ».