Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 9 avril 2023

MÉTACRITIQUE

 Petite déception en fermant l’essai de Susan Neiman. Les mêmes lieux communs de la conversation politique, universalism vs tribalism, justice vs power, progress and doom, même si certains rappels nécessaires et bienvenus sur les arguments adressés contre les Lumières (c’est qui ? c’est quoi ? d’abord). À noter le même ciblage que chez Roza sur les ambiguïtés de Foucault, The Dialectic of Enlightment de Horkheimer et Adorno. Passages intéressants sur Carl Schmitt, récupéré à gauche. Left is not Woke. J’ajoute : Woke is not LeftAutre point : sur les ambivalences politiques du foucaldisme, le même oubli de la théorie politique de la culture selon Michel de Certeau.