Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 8 avril 2023

L'INDUSTRIE DU FOR INTIME

    J’ai toujours vu, et depuis le début, dans les EDI ce « langage » ou norme dominante, doxa ou nouvelle formation discursive, propre à défaire toute prise de parole que l’on voudrait reconnaître dans le courant actuel de justice sociale. Il me semble incontestable que le troisième awakening auquel on assiste, en ses racines anglo-protestantes, est pris en charge sous l’espèce d’une industrie particulièrement lucrative de la « conscience », du for intime. Le marché de l’antiracisme, dans ses formes les plus spectaculaires (par exemple, la mode des blanches et très bourgeoises américaines qui se font dire leurs biais racistes moyennant de coquettes sommes) n’en est qu’une dimension. Reprendre Weber. Boltanski-Chiapello.