Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 22 juin 2017

NEZ AU VENT


Nez au vent comme ces chiens qui déjouent l’asphyxie de l’habitacle. Elle aussi flaire à sa fenêtre la diversité du réel, léchant la lumière et les couleurs. Les lieux qu’elle traverse chaque jour, inlassablement, lui sont pourtant tous familiers. Elle en redécouvre en souriant les toitures et les jardins, en décompte muettement les espèces humaines et animales. On roule au pas pour être certains de faire enrager les automobilistes en arrière. Et chaque détail du quartier la réjouit – simplement. Image de l’enfance.